La bienveillance et le corporate hacking : le pourquoi du comment

a7783177-7dae-43a2-afdf-f84bf20d712a_1469035036367Vous avez pu lire sur ce blog un brillant article sur les peurs que nous, Corporate Hackers,  pouvons ressentir durant notre carrière, et sur quelques façons changer votre point de vue sur la peur pour la rendre bénéfique et motivante. Au fur et a mesure de la lecture de ce même article, une évidence est apparue à mes yeux : la bienveillance est nécessaire à la survie du corporate hacker, comme l’oxygène est nécessaire à la survie de l’homme. On peut d’ailleurs étendre cette conclusion à l’intrapreneur, qui vit lui aussi son aventure en gérant au mieux ses peurs.

La bienveillance, pourquoi ?

Vous le savez, la bienveillance trône en bonne place parmi les valeurs portées par notre association, qui prône son application envers les personnes et les organisations dans le but de les faire progresser. On comprend encore mieux pourquoi cette notion est fondamentale, une fois que l’on a lu cet article sur la peur. Fabrice y évoquait les craintes légitimes que l’on peut avoir à faire bouger les lignes, en étant en opposition avec les pratiques et les doctrines de la hiérarchie.

Si l’on part du postulat que le corporate hacker que vous êtes agit suivant un principe de bienveillance envers son organisation, si son but est de faire progresser cette organisation et d’améliorer son fonctionnement, il devient difficile pour un manager de reprocher objectivement la prise d’initiative, même si elle casse les codes. Votre action a pour but d’améliorer les choses,  de rendre plus simple et plus efficace le fonctionnement de votre entreprise, de faciliter les tâches de vos collègues. On est bien loin d’un objectif d’enrichissement personnel, qui serait pour le coup sanctionnable. On peut même y voir une façon d’être bienveillant envers son manager direct en lui permettant de rendre son équipe plus performante.

Dans le sens inverse, si le corporate hacker se trouve lui même faire l’objet de la bienveillance de son hiérarchique, de ses collègues, si cette bienveillance se transforme en droit à l’erreur, alors la peur de se tromper, d’échouer sera forcément moins limitante dans l’action. On rentre alors dans le cercle vertueux de l’apprentissage par l’erreur (le « FAIL » de Fabrice ) et de la libération de l’énergie du corporate hacker. Ce point particulier  est relevé  notamment dans cet article de Gaël Chatelain sur LinkedIn, qui met en évidence quelques aspects sociaux positifs de la bienveillance en entreprise.

La bienveillance, comment ?

Et, pour autant, malgré l’intérêt évident de cette valeur (et l’augmentation notable de sa notoriété dans les médias et les discours publics en ce moment), il semble  que sa mise en œuvre au quotidien ne soit pas si simple que ça.

Par exemple, comment différencier la bienveillance de la condescendance ? Qui n’a jamais subi ce regard de la part d’un manager, d’un collègue autoproclamé bienveillant, regard au fond duquel vous lisiez « si ça te fait plaisir, vas-y, de toutes façons, ça ne marchera jamais… » ?

Encore pire, pour une personne en demande de feedback sur une proposition, l’interlocuteur qui, pensant être bienveillant, donne la réponse « qui fait plaisir », plutôt que celle « qui fait avancer »…

Dans l’autre sens, comment accueillir avec bienveillance la remarque ou la question  d’un interlocuteur qui met à plat votre projet, dans lequel vous vous êtes investi corps et âme depuis 6 mois ? Dans ce cas particulier, le principe d’intelligence collective que notre association porte me semble apporter une réponse.

Peut-être qu’une façon de répondre à ces questions serait de prendre du recul par rapport au pouvoir de la bienveillance, et de se dire qu’elle est une condition nécessaire et pas suffisante au succès de notre action, et qu’elle reste au service de l’exigence et du courage pour atteindre les objectifs, comme l’écrit Philippe Detrie dans cet article. En se plaçant sur cet axe, on s’éloigne de la bienveillance guimauve, qui déresponsabilise en minimisant les conséquences d’une action.

Au final, on pourrait se dire de façon positive qu’en respectant un principe simple, « comporte toi avec les autres comme tu voudrais qu’ils le fassent avec toi »,  la bienveillance sera plus simple à pratiquer !

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