Échec et Hack

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Nous avons déjà abordé certains éléments inhérents à la vie du corporate hacker comme le « mission statement », la peur et quelques Hacks ; vous avez également pu lire quelques lignes sur les conditions et outils propices à « l’hacktion », moteur des Hacktivateurs.

En cette période de surchauffe qu’est la rentrée, nous avons choisi d’aborder un élément essentiel de la vie d’un Hacktivateur : l’ÉCHEC. En majuscules pour mettre en évidence son impact sur notre état d’esprit.

Un corporate hacker prend des murs, il se cogne au cadre, il dérange un collègue (parfois un peu de mauvaise foi) qui fait mine de ne pas comprendre le sens de notre action,  il fait peur à son manager, qui se réfugie dans le micro-management parce qu’il n’a pas confiance, il mène des hacks qui s’avèrent parfois inefficaces malgré tout le potentiel qu’il pensait y voir.

Ces situations,  nous les avons vécues,  nous en avons été les victimes, et même parfois les instigateurs (mea culpa personne n’en est à l’abri !) et nous les gardons pour nous  plutôt que de les partager.  Et pourtant, quelle richesse dans nos différentes expériences… Que de bonnes pratiques à identifier pour capitaliser et progresser ensemble, que de soutien à apporter aux autres Hacktivateurs… L’échec,  l’adversité, les résistances sont autant de signes qu’il faut poursuivre.  En positivant, se dire qu’on ne tombe que pour mieux se relever.

À l’occasion de la sortie de son livre Les vertus de l’échec, le philosophe Charles Pépin explique les 2 grandes vertus de l’échec :

Premièrement, l’échec est tantôt la manifestation de la résistance du réel et tantôt l’indicateur du bon moment pour bifurquer. Charles Pépin prend l’exemple de Darwin qui rate ses études de médecine et de théologie, et l’on peut y voir des échecs plutôt conséquents qui impliquent de grandes décisions.

Si l’on revient à l’intrapreneuriat ou au corporate hacking, l’éclairage de Charles Pépin devrait nous faire sauter de joie. Oui, connaître la résistance du réel est effectivement une très bonne nouvelle pour nos « hacktions ». Nous pouvons changer de hack, ou le faire évoluer pour éviter ce point de résistance.

Un bon indicateur de l’utilité d’un échec est de savoir si il vous à appris quelque chose. Rappelez-vous : FAIL = First Attempt In Learning. Cet échec a vraisemblablement révélé quelques informations qui vous rendent plus fort. Peut-être avez vous trouvé un allié ou une ressource insoupçonnée dans l’entreprise. Peut-être avez vous décodé plus précisément un élément du processus qui vous bloque ou même juste relevé la liste des arguments que l’on vous oppose.

Tous ces nouveaux éléments vous renforcent et vous pouvez soit vous relancer dans une aventure de « hacking » ou comme le dit Charles Pépin : bifurquer. Attention, l’exemple de Darwin se place à l’échelle d’un choix de vocation. Dans le quotidien du Hackeur Corpo l’éventualité du départ est effectivement une question que l’on peut et doit se poser, mais il y a aussi les petites bifurcations : si j’ai essayé 3 fois en contournant le process, je peux essayer en le respectant. Peut-être que les garants de ce processus vous seront reconnaissant d’être de bonne volonté (dans leur référentiel, bien évidemment).

Pour conclure, il ne faut pas se mentir, une grande partie de nos hacks sont voués à l’échec et il n’y a rien d’étonnant la dedans : la plupart du temps, on les exécute pour la première fois. Par contre il ne faut pas négliger leur impact. Cela montre notre détermination à faire, là où les autres abandonnent ou s’épuisent, et assez souvent, ils nous éclairent sur d’autres opportunités. À ce titre, quelques conseils peuvent s’avérer salvateurs :

  • La philosophie des petits pas : en réalisant de petites « hacktions », les échecs vous coûteront moins chers;
  • La capacité à tester plusieurs directions : vous pouvez tenter différentes approches et dans un second temps vous pourrez miser sur celles qui ont le plus de chance d’aboutir;
  • La démultiplication : ne jamais rester seul ! Cherchez à être plusieurs. Vous échouerez plus mais vous en apprendrez plus et cela vous rapprochera de la réussite. De plus, le partage de vos échecs avec cette communauté renforcera tout le monde (« failConf ») et sera moins difficile à vivre à plusieurs.

Alors changez d’état d’esprit et amusez-vous de ces situations. Ceux qui n’échouent pas ne font rien de bien de nouveau !

Maxime Bernard et Fabrice Poussière.


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